La mort. Un mot qui a toujours suscité respect et curiosité. Certains la craignent, d’autres la voient comme une transition vers une autre forme d’existence, d’autres encore espèrent une vie après la mort, d’autres enfin sont tout simplement convaincus qu’elle n’est suivie de rien. Mais quelle que soit notre attitude à son égard, une chose est sûre : c’est un sujet qui nous attire.
Notre fascination pour la mort est confirmée par ce que l’on appelle les expériences de mort imminente(EMI). Il s’agit d’un phénomène qui nous accompagne depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours.
Les expériences de mort imminente sont des événements complexes, souvent teintés de mysticisme, que les gens décrivent dans les moments où ils sont confrontés à la fin de leur vie, qu’il s’agisse d’un accident grave, d’une noyade, d’une chute ou d’une mort clinique. La science moderne n’a toujours pas d’explication claire à ce sujet, ce qui n’enlève rien à leur puissance et à leur mystère.
Mais à quoi ressemblent ces expériences ? Étonnamment, elles sont très similaires à bien des égards, indépendamment de la culture, de la religion ou de l’époque à laquelle elles ont eu lieu. Les personnes concernées décrivent souvent les caractéristiques suivantes
Il existe même une échelle de Greyson spécifique à la recherche scientifique sur les NDE, qui consiste en plusieurs questions aidant les cliniciens à déterminer si une expérience de mort imminente s’est effectivement produite.
Les expériences de mort imminente ont fait l’objet d’études approfondies depuis le milieu du XXe siècle, et les scientifiques tentent encore aujourd’hui de mieux les comprendre. Alors que les neurophysiologistes expliquent les NDE comme le résultat de processus dans le cerveau pendant la mort – soulignant, entre autres, que des sensations similaires peuvent être déclenchées par des drogues hallucinogènes – les parapsychologues les considèrent plutôt comme une manifestation spirituelle.
En réalité, ce phénomène ne date pas d’hier. Il est attesté dès l’Antiquité. Les archéologues ont même trouvé des peintures rupestres en France et en Espagne qui semblent représenter ces événements, et les textes historiques et littéraires sont remplis d’histoires qui rappellent de manière effrayante les récits modernes.
Jetons un coup d’œil à certains d’entre eux.
Le mythe d’Er (vers 375 av. J.-C.)
L’histoire du soldat grec Eros est décrite par le philosophe grec Platon dans son livre La Constitution. Er mourut au combat, mais se réveilla dix jours plus tard sur le bûcher funéraire. Entre-temps, son âme s’est rendue dans l’au-delà, où elle a rencontré les juges qui décidaient du sort de chaque âme. Les bonnes âmes allaient au paradis, tandis que les mauvaises se dirigeaient vers les enfers.
Le mythe de Timarque (46-119 ap. J.-C.)
L’historien grec Plutarque rapporte l’expérience d’ un des disciples de Socrate, Timarque, qui s’est enfermé dans une crypte pendant deux nuits. Il fut pleuré par ses proches, mais à son retour, il raconta son expérience de la séparation de l’âme et du corps, sa descente aux enfers et sa rencontre avec un être qui lui fit entrevoir son avenir. Son histoire est donc l’une des plus anciennes à inclure un élément de « voyage astral ».
Curma (vers 354-430 après J.-C.)
Le philosophe et théologien chrétien saint Augustin a relaté l’expérience du clerc Curma dans son livre Le soin des morts. Il est resté inconscient pendant plusieurs jours, au cours desquels il a eu des visions de l’au-delà, des rencontres avec les morts et la promesse du paradis. À son retour, il découvre que son homonyme, Curma le ferronnier, est mort. Il interpréta cette confusion comme la preuve qu’il avait été « appelé par erreur ».
Le vénérable Nichizō (941 après J.-C.)
Le moine japonais Nichizō s’est effondré lors d’une fièvre, et ses compagnons l’ont déclaré mort. Cependant, il décrivit plus tard comment il avait été accompagné par des guides spirituels, avait bu de l’eau de montagne, avait visité le paradis et l’enfer et avait assisté à des jugements d’âmes. Au bout de treize jours, il s’est réveillé en chair et en os.
Ces récits et bien d’autres montrent que les NDE ne sont pas une invention des temps modernes. Depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, des hommes y ont été confrontés, qu’il s’agisse de soldats, de moines, de philosophes ou de personnes ordinaires.
Bien qu’il faille les lire avec une certaine prudence, car elles ont pu être modifiées, voire embellies au fil des ans, leur similitude les unes par rapport aux autres laisse penser qu’elles contiennent quelque chose de plus. Ils sont surtout la preuve que le désir de connaître l’au-delà est profondément ancré dans la nature humaine depuis des temps immémoriaux.